mardi 13 décembre 2011

La rue s'offre en spectacle

Par un matin ensoleillé, nous sommes allées faire un tour au marché et qu'elle ne fut pas notre surprise en entendant les rythmes entraînants du galoubet et de son tambourin envahir les rues.
Nous nous sommes attardés quelques instants devant le spectacle de rue, le temps de faire quelques clichés des jolies filles de notre pays et des danseurs de la troupe folklorique La Capouliero.




Cette représentation inattendue a été un premier contact avec les danses traditionnelles de Provence et a suscitée bien des réactions au sein de notre groupe que nous avons traduites sous forme de haïku.
Ces petits poèmes brefs nous viennent du Japon et permettent de parler des émotions, de l'évanescence des choses. La forme poétique est très simple, il s'agit de trois vers de cinq, sept et cinq syllabes.


Voici les nôtres:
Une âme qui grandit
Une voile touchée d’un corail
Harmonie du rythme

Pensées veloutées
Vers le coloris aixois
Toujours dirigées

La poussière abat
Seules les couleurs babillardes
Règnent dans les vitrines

Valse des jupons
Grands sourires sous chapeaux ronds
Tournent tournent et puis s'en vont






Nous vous proposons de visionner le montage vidéo, puis d'exprimer vos premières impressions vis à vis des mélodies, des pas de danse, des costumes, etc. et de laisser libre cours à votre créativité en rédigeant à votre tour un haïku ! Alors, à vos plus belles plumes !

« L’état de danse : une sorte d’ivresse, qui va de la lenteur au délire, d’une sorte d’abandon mystique à une sorte de fureur. » (Paul Valéry)

On est plein d’idées, de sentiments et de sensations, mais parfois on ne sait pas comment les transposer en mots. Ça, c’est mon défaut ! Ou bien est-ce une qualité si l'on pense que les sensations restent cachées quelque part dans le coin de notre âme plus longtemps que si elles sont écrites sur un morceau de papier, une page web etc. ? Verba volant En fait, ce n’est pas à moi de le dire.
D'ailleurs, ils sont pareils les mouvements des danseurs qui constituent le groupe La Capouliero : au début, le rythme est lent, puis pas à pas, il devient plus rapide. J’ai observé que quelques uns des danseurs effectuent les pas corps et âme, ayant un large sourire et une expression sur leurs visages qui fascinent le public. Je me suis dit : « C’est la joie et le bonheur qui font que leurs pas sont si naturels ». J’ai été rapidement emportée par la danse et je vous avoue que pendant un moment, je me suis évadée de la réalité. Je vous laisse découvrir quelques pas de danse traditionnelle provençale.
            La gigounette est une danse de couple. Ceux-ci se tiennent par les mains, les bras entrecroisés. On marche en avant en s’appuyant sur un pas chassé de polka. Lorsqu’on entend le refrain, il faut sauter sur un pied sur le temps fort, la jambe droite levée. On exécute le même mouvement en arrière, cette fois-ci en sautant sur la jambe droite et d’un coup en levant la jambe gauche.



         Une autre danse provençale, qui n’est pas très facile à expliquer, se danse comme ça : on forme deux files parallèles, d’une part les garçons, d’autre part les filles. On tient les bras croisés dans le dos. On bouge le corps 8 fois, une fois à gauche, une fois à droite, puis on change de place avec le partenaire. Le rythme de la musique devient de plus en plus rapide et il faut une certaine habileté pour enchaîner rapidement les mouvements.     





Chanter en provençal, tu ne regretteras pas...

Pour ajouter un aspect linguistique à notre belle découverte du folklore provençal, nous avons décidé d’apprendre une chanson provençale : la fameuse «Coupo Santo».


Après avoir écouté plusieurs versions de cette chanson sur YouTube, je l’ai appris grâce à cette vidéo. En l’écoutant, j’ai eu l’impression de me promener dans des petit villages de la région provençale et c'est ce qui m'a donné envie de l'apprendre ! Cependant l'apprentissage de la chanson ne ressemble pas du tout à l’entraînement au karaoké que je pratiquais souvent avant !

Comment suis-je arrivée à « fredonner » cette chanson sans connaître un mot de la langue provençale ?

Mon processus d'apprentissage:
-     La familiarisation de la chanson après plusieurs écoutes;
-  La résolution du problème de la prononciation: j'ai tout simplement noté les prononciations différentes de la langue française sur un post-il, c'était mon petit mémo.


-    Reproduire ce que le chanteur faisait (noter les paroles sur un cahier ; apprendre la chanson ligne par ligne, couper les paroles à ma façon);


-   La répétition (une étape extrêmement importante)

Par ailleurs, j’ai utilisé le ton et certaines prononciations du mandarin pour m’aider à prononcer les mots qui sont particulièrement difficiles. Par exemple : «ge», «gi» et «j» sont prononcés comme « ji » en mandarin ; j’ai ajouté le quatrième ton pour [è] et le deuxième ton pour [é].


Au final, je suis arrivée à chanter la «Coupo Santo», mais j’ai encore des doutes sur certaines prononciations ! Mon enregistrement est très loin d’être parfait, mais je suis très fière de moi puisque cet apprentissage m'a donné l'occasion de découvrir la langue provençale !

Si je n'avais pas appris cette chanson, j’aurais toujours ignoré la langue régionale de la ville où je vis depuis tant années.  Quelle belle découverte !


Voici les couplets et refrain que j'ai chanté:

premier couplet
Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de nostre plan



refrain
Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord,
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !


deuxième couplet
D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li felibre,
Toumbara nosto nacioun






"La musique - c'est la représentation sonore, simultanée, du sentiment de mouvement et du mouvement du sentiment." M. Aguéev


En observant les musiciens de la "Capouliero", j'ai découvert une nouvelle musique mais également de nouveaux instruments tels que le galoubet...

Mais c'est quoi cet instrument bizarre sorti de la préhistoire???

Le galoubet, c'est une petite flûte en bois à trois trous qui se joue d'une seule main, et qui est toujours accompagnée d'un tambourin.

Pour jouer du galoubet; qui en apparence peut être un instrument facile à pratiquer, mieux vaut s'armer de patience! En effet, cet instrument demande du souffle et même beaucoup de souffle, alors accrochez-vous!
Position des doigts
La tonalité des notes sera différente selon la puissance du souffle...une note aiguë sera produite avec beaucoup de souffle alors qu'une note basse sera réalisée avec moins d'air, et il n'est pas souvent aisé de gérer cela si l'on n'a jamais joué d'un instrument à vent.
La position de doigts est également capitale, il faut réussir à bien boucher les trous du galoubet pour produire des notes claires et distinctes, et pour ne pas faire tomber le galoubet!


J'ai tout particulièrement été attirée par cet instrument original et, en tant que musicienne, j'ai voulu faire l'expérience de l'apprentissage de ce dernier!
C'est en écoutant et observant un ami musicien que j'ai réussi à reproduire la mélodie de la "Coupo Santo" avec mes petites imperfections bien entendu! Désormais, je peux accompagner Lirong au chant!


Mais comment on fait pour apprendre le galoubet...??!

Si quelqu'un veut franchir le pas et apprendre cette belle mélodie, je ne peux que vous dire "allez-y"! Je n'ai pas rigolé tous les jours, mais l'expérience était enrichissante, j'ai découvert un goût de Provence authentique et fascinant!
Cependant, l'ayant apprise instinctivement, je n'ai pas de partition à vous proposer, mais vous propose mon petit "stratagème" pour retenir et reproduire cet air. Alors tous à vos galoubets et Osco la musico!!!!

Petite partition personnelle

Je couds, tu couds, vous cousez!




Nécessaire de couturière
Matériel:
- 1 aiguille
- 1 bobine de fil
- 1 paire de ciseaux
- 1 stylo
- des épingles
- du coton, de la mousse
- de la laine
- du tissu
- une aiguille à laine




Fabrication de la poupée:


1) - Dessinez sur une feuille un corps de poupée, en faisant un cou assez large, (on pourra bourrer la poupée plus facilement par la suite) qui sera votre patron pour réaliser votre poupée. N'oubliez pas de laisser une ouverture au niveau de la tête! C'est crucial! 
    - Découpez votre dessin et fixez-le à l'aide d'épingles sur votre tissu que vous aurez préalablement doublé. Il ne doit pas bouger, n'hésitez donc pas à mettre beaucoup d'épingles.

2) Dessinez les contours de votre patron sur le tissu; vous coudrez à cet endroit. Faites également un contour plus large en pointillé, qui sera la zone de découpage.

3) - Prenez votre fil et votre aiguille; attention à ne pas se piquer!
Technique pour coudre solidement
 - Coudre (si possible comme l'illustration l'explique) le contour de votre poupée, mais surtout pas les pointillés! Vérifiez que vous passez toujours à travers les deux épaisseurs de tissu et que vos coutures sont bien serrées et solides.             


4) Une fois la couture achevée, découpez les pointillés soigneusement.(vous pouvez découper les contours en pointillé avant de commencer à coudre pour ne pas vous encombrer du tissu en trop)

5) Maintenant, il faut retourner votre poupée. Pour cela, commencez par les jambes et les bras. Si vous avez du mal, utilisez un objet pour vous aider (sur la vidéo j'utilise une cuillère en bois!)

6) Une fois notre poupée retournée, il est temps de la remplir avec du coton ou de la mousse. Commencez par les jambes et remontez jusqu'à la tête. Utilisez un objet  pour pousser la mousse et ne laissez pas d'espaces vides...sinon votre poupée sera toute "raplapla".

7) Votre poupée bien remplie, il ne reste plus qu'à coudre sa tête...et voilà, vous avez confectionné votre poupée tout seul!


Fabrication de la perruque:

1) Enroulez de la laine autour d'un support large tel qu'un livre et faites un noeud. (Sur la vidéo j'ai enroulé la laine sur le dossier d'une chaise). Plus votre support est large, plus vous aurez de laine pour votre perruque.

2) Il vous faut faire une raie pour coudre plus facilement la perruque sur la poupée. Pour cela, coudre une ligne verticale au milieu de la laine sur un côté de votre support.

Bonjour, moi c'est Antonin!
3) Coupez votre perruque à l'opposé de votre raie pour "libérer" les cheveux, mais toujours en restant au milieu (pour avoir ainsi une longueur égale de laine de chaque côté).

4) Votre perruque est fin prête, la coudre sur la tête de votre poupée. Vous pouvez choisir la longueur de cheveux, faire des tresses, des frisettes....personnalisez votre poupée en laissant parler votre imagination!





Du fil à retordre

De fil en aiguille le projet avance et il est temps désormais d'habiller nos petites poupées de chiffon.

Passons donc à la tâche suivante : la confection des costumes (inspirés du folklore régional)

Suite à notre observation des costumes portés par les danseurs du ballet folklorique et d'un document descriptif des costumes, nous avons décidé quel serait le contenu de la panoplie de nos poupées:
- La fille, que nous avons baptisé Mireille (ou Mirèio) portera un pantalon fin blanc, un jupon blanc, une jupe à fleurs, un tablier à fleurs, un chemisier blanc, un fichu à fleur et une coiffe blanche simple ornée de dentelle.
- Le garçon, prénommé Antonin, quant à lui portera un pantalon noir, un chemisier à rayures, une large ceinture rouge et un foulard rouge. 





Avant de commencer à coudre, faisons un point sur le matériel nécessaire pour deux poupées de 30 cm chacune il faut:

- Du tissu (acheté en mercerie, chiné sur le marché, ou trouvé au fond d'un grenier) de préférence blanc, noir, rouge, rayé, différents tissus à fleurs ou à motifs dits provençaux
- De la broderie anglaise et/ou du croquet et/ou de la dentelle
- De la feutrine rouge
- Du ruban élastique
- Du papier de soie pour patrons ou du papier journal
- Des épingles de couturière et des épingles à nourrice
- Quatre petits boutons pour faire les yeux
-Une paire de ciseaux

Ensuite à vous de choisir entre couture à la main, dans ce cas il vous faudra du fil et une aiguille, cela va de soi, ou couture à la machine, plus rapide.




Première étape: Le dessin des patrons

Pour la panoplie de Mireille:
-Tracez sur le papier, à l'aide d'un crayon de couturière ou d'un crayon à papier, le contour d'un chemisier sans manches puis tracez plus loin le dessin d'une manche.
-Pour le pantalon, dessinez une seule jambe d'une longueur légèrement supérieure à celle de la jambe de la poupée. Cela ne doit pas être un rectangle parfait, pensez à l'assemblage alors faites le plus large au niveau de l'entre-jambe.
-Dessinez trois rectangles: un petit pour le tablier, un moyen pour le jupon et un grand (le petit côté du rectangle doit être équivalent à 2 fois le tour de taille de la poupée) pour la jupe
-Faire un triangle (ou bien un carré qui sera ensuite plié en deux) qui servira pour la découpe du fichu
-Tracer un cercle d'environ 6 cm de rayon pour faire la coiffe


Pour la panoplie d'Antonin:
On utilisera les patrons dessinés pour le costume féminin. Pour la réalisation de la ceinture, voir explications qui suivront.


Exemples de patrons


Deuxième étape: La découpe du tissu


Ce n'est pas sorcier ! Il suffit d'épingler les patrons sur le tissu correspond (voir plus haut le descriptif des panoplies des poupées)
N'oubliez pas de le plier en deux, ainsi en le découpant (en laissant toujours une marge entre le contour du patron et votre coup de ciseau) vous obtiendrez deux pièces de tissu parfaitement identique pour réaliser le jupon, la jupe, le buste et le dos des chemisiers, les manches, les jambes du pantalon.


Troisième étape: L'assemblage des pièces


La couture proprement dite commence ici. Pas besoin d'être une couturière expérimentée ni d'avoir des doigts de fée, suivez la méthode indiquée dans le précédent billet au sujet de la confection des poupées et lancez-vous ! C'est en cousant que l'on devient couturière !


Voici quelques astuces:
- Coudre sur l'envers, aussi une fois le vêtement retourné les coutures sont quasi invisibles.
- Pour la réalisation de la jupe et du jupon, froncez les rectangles dans la longueur et cousez les petits côtés ensemble.
- Pour le chemisier, cousez les manches avant d'assembler le buste et le dos. Le fendre si l'encolure n'est pas assez large pour faciliter l'enfilage.
- Il est plus commode de coudre le tablier directement sur la jupe
- Pour réaliser la coiffe, froncez le cercle de tissu afin de former comme une bourse adaptée à la circonférence de la tête de la poupée et ajoutez de la dentelle pour parfaire le tout.
- Pour confectionner la ceinture, découper une bande de 2 cm de large et d'une longueur équivalente à 2 fois le tour de taille de la poupée. La fixer à l'aide d'une épingle à nourrice.





Passons aux finitions...
- Pour les bas (jupes et pantalons), afin qu'ils soient parfaitement ajustés au niveau de la taille, utilisez de l'élastique de longueur équivalente au tour de taille de la poupée.
- Pour que les vêtements soient encore plus jolis, ajoutez de la broderie anglaise au bas du jupon, et en bas du pantalon, et pourquoi pas au bout des manches.


-Faire un essayage des habits et y apporter quelques retouches si nécessaire.
- Enfin, cousez des boutons en guide d'yeux et dessinez au feutre un sourire sur le visage de nos amoureux !






Et voici le résultat de quelques heures de patience et de dextérité:


Mireille et Antonin, plus vrais que nature et plus amoureux que jamais !